Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/61

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notre grand romancier : Minna et Brenda Troïl. Elles n’avaient point pourtant la beauté nuageuse et hyperboréenne des vierges du Nord ; c’étaient bien deux filles de l’Écosse méridionale, à la tournure gracieuse et dégagée, au sourire fin, à l’œil civilisé. Seulement, Clary avait le regard plus fier, le front plus hautain, le sourire plus mélancolique. C’était Minna. Anna, au contraire, timide et rieuse à la fois, avait gardé, jeune fille, sa physionomie d’enfant : elle ne voyait que joie et bonheur dans le lointain de sa vie à venir ; aucune pensée de tristesse n’avait plissé jamais son front insoucieux ; son grand œil noir, qui riait et chatoyait sous les longs cils châtains de sa paupière, ne connaissait de larmes que celles qui coulent sans amertume et se sèchent sur la