Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/14

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ma bouche ! Comme elle devinait mon silence ! C’était mon unique amie et ma seule joie. Quand je venais à sourire, elle bondissait follement sur le gazon autour de moi : c’était du transport, du délire ! Quand j’étais triste, — et c’était bien souvent comme cela, milord, — elle venait se coucher à mes pieds, fixait sur moi ses grands yeux fauves, et gémissait doucement… J’ai vu plus d’une fois une larme se balancer aux cils rougeâtres de sa paupière… Pauvre Corah !… Quand elle fut morte, il s’écoula bien du temps avant que je trouvasse une autre créature vivante pour compatir à ma tristesse.

Car elle mourut, milord. — Corah n’était pas comme moi fille du malheur. Elle avait