Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 06.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dont rien ne saurait dire les séductions naïves, était sans aucun doute l’original du portrait suspendu entre les deux fenêtres ; mais combien il était plus beau que le portrait !

Il y avait entre eux en effet deux termes d’une progression dont tout amant connaît la magique puissance : il y avait d’abord la distance du portrait à l’original, de la froide copie à la beauté vivante dont le sein bat, dont l’œil pétille ou se voile, dont le sang court sous l’enveloppe lactée d’une douce peau ; il y avait en outre la distance de la réalité au souvenir, de la prose à la poésie.

Rio-Santo, parmi son supplice, eut un véritable mouvement de bien-être, et certes il fallait que le coin de sa mémoire où vivait cette