Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 08.djvu/72

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On ne peut dire qu’avant cela Clary Mac-Farlane ignorât la souffrance. Depuis six mois elle souffrait, parce qu’un amour puissant, irrésistible, était entré dans son cœur malgré elle, et froissait les scrupules dévots de sa conscience ; elle souffrait encore parce que cet amour, caché à tous les yeux, rompait la confiance sans bornes qui avait existé jusque-là entre elle et sa sœur ; elle souffrait, enfin, parce que cet amour, d’autant plus ardent qu’on tâchait davantage à l’étouffer, brûlait, flamme silencieuse et solitaire, sans autre aliment que de vagues espoirs, un désir ignorant, mais immense, et, de loin en loin, quelques heures de contemplation muette en face de l’homme aimé.