Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 08.djvu/73

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Mais cette souffrance était de celles qu’on chérit à l’égal du bonheur. C’est elle que les poètes ont nommée le doux martyre. Elle met, certes, bien des larmes souvent dans les yeux des jeunes filles, mais quand plus tard, heureuses, elle se souviennent de ces larmes, leur regard se voile, leur sein se soulève, un souffle passe entre leurs lèvres épanouies en un mélancolique sourire. Ce souffle est un soupir. Elles regrettent.

Et, au lieu de ce doux mal d’amour qui porte avec soi sa consolation et ses joies, Clary se trouvait tout-à-coup plongée dans l’atroce réalité d’une détresse inouïe, et qu’elle n’aurait pu redouter sans folie deux jours auparavant.