Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 09.djvu/54

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White-Manor, au contraire, était vieillard avant d’avoir franchi les limites de l’âge mûr. Son cœur, naturellement égoïste, était devenu de pierre ; son corps, robuste autrefois, fléchissait sous le poids d’une précoce décrépitude. Ce n’était point pourtant un de ces frêles débris dont l’âge ou les excès ont ostensiblement miné le corps, et qui s’en vont courbés, chétifs, tremblotants, débiles, implorant de la foule un passage pour leurs pas chancelants ; lord de White-Manor avait conservé la raideur de sa forte taille ; il se tenait droit encore sur ses jambes alourdies, et son torse appauvri dissimulait ses pertes sous les mensonges habiles d’un costume fashionable. Mais, à chaque pas qu’il faisait, un tressaillement douloureux agitait sa face ; son souffle était court