Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 11.djvu/23

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saient sur le velours, tout près de la petite main d’Anna qui, retournée par un de ces bizarres effets de sommeil où le repos complet s’obtient dans des positions gênées et contre nature, offrait sa paume ouverte à demi et semblait attendre une autre main pour la serrer. Et comme cette torsion du poignet, de la part d’une personne debout et éveillée, ne peut s’exécuter que par derrière, le geste d’Anna endormie avait l’air d’un naïf appel de coquette villageoise, faisant un signal d’amour à la dérobée.

Greuze a dû peindre quelque part cette main espiègle, arrondissant ses doigts potelés derrière une fine taille de jeune fille, le sourire aux lèvres et l’œil au guet, tandis qu’une