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Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 11.djvu/22

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Anna dormait déjà profondément. Sa bouche entr’ouverte montrait deux lignes de pur émail entre lesquelles passait sans bruit le souffle frais de son haleine. Les belles masses de ses cheveux dénoués se confondaient avec le velours des coussins qui repoussait, comme le fond obscur mis à dessein sous un médaillon d’albâtre, les suaves contours de son corps de vierge.

Bembo subissait une sorte d’attraction matérielle dont les effets, lents mais sensibles, le rapprochaient peu à peu de la tête du lit. Sa volonté n’était pour rien dans ce mouvement. Il glissait comme si le tapis eût présenté une pente. — Avant qu’il se fût aperçu de ce déplacement, ses deux mains jointes repo-