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Page:Féval - Les Nuits de Paris - 1880, volumes 3 et 4.djvu/32

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Ève lui manquait d’ailleurs, Ève, la douce fée, qui était son inspiration et son courage, son cœur et son esprit.

En ce moment, il eut donné dix ans de vie pour voir sa sœur ne fût-ce qu’un instant. — Mais où était la pauvre Ève ? Il y avait maintenant une semaine entière que le page Albret était venu la quérir pour la mener au Louvre d’après l’ordre du roi ; depuis lors, Ève n’était point revenue et son frère, malgré ses recherches, n’avait pu retrouver le page Albret, le seul homme qui put lui apprendre où était la pauvre Ève.

Une fois que le grand pont fut traversé et qu’on eut franchi la voûte du Châtelet, les porteurs du brancard ne s’arrêtèrent plus qu’à la porte d’enceinte.

Amaury Montruel souleva sa visière et les gardes laissèrent aller le cortège parce que le nom du roi avait été prononcé.

À cinq cents pas de la Porte au Peintre, Amaury prit les devants et alla mettre en branle la cloche de Saint-Martin-hors-des-Murs.

Au nom du roi, il demanda une cellule particulière pour l’excellent artisan Jean Cador, lequel allait enrichir le portail de la cathédrale d’une image de la Vierge, qui était un chef-d’œuvre.

Le prieur Anselme vint recevoir le brancard au seuil de l’abbaye que les porteurs n’eurent point la permission de franchir.

Montruel piqua des deux et revint vers Paris.

Des quatre porteurs, les trois premiers reprirent le chemin de Notre-Dame. — Éric s’était glissé derrière cette haie bornant les cultures où il avait entendu l’entretien nocturne de l’ami du roi et de Mahmoud el Reïs.

Quelques minutes après, il rejoignait Christian le Danois, sous les hautes murailles de l’enceinte abbatiale.


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