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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/121

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qui pendant deux années m’a servi de mère, a pour moi l’affection la plus dévouée. Elle n’est pas complice, elle est victime, car le fils unique qui devait perpétuer son nom est couché au fond d’une tombe. Il y a une autre personne encore qui ne sait rien de leurs secrets, c’est cette pauvre belle créature : Francesca Corona. Je ne sais pas quel délai on leur donnera, ni combien de jours leur seront accordés, mais croyez-moi, elles sont toutes les deux condamnées comme moi, comme Maurice, comme vous-même.

Cette fois la veuve n’eut point de frisson. Elle ne tremblait jamais quand la menace ne s’adressait qu’à elle.

À son tour, elle put sentir l’étreinte du bras frêle et gracieux qui entourait son cou.

Elle sourit sans parler.

— Oh ! vous êtes brave, bonne Léo, continua Valentine, et c’est vous qui nous sauverez, s’il est possible de lutter contre l’infernale puissance de ces hommes ! Je vais vous dire maintenant comment je reçus la lettre de Maurice et comment il me fut possible, non seulement de sortir de ma prison, mais encore de pénétrer dans la sienne.