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Page:Féval - Maman Léo, 1869.djvu/64

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à l’autre. Ah ! mais non ! je ne veux pas le sauver tout seul, je veux la sauver avec lui. C’est mes deux enfants, quoi ! mes deux amours bien-aimés ; il me les faut tous deux, il me les faut heureux, et le restant de mon espoir est de vieillir ici ou là, dans quelque coin, d’où je pourrai regarder leur bonheur.

— Êtes-vous assez bonne ! murmura Échalot, dont l’attendrissement ne faisait pas trêve un seul instant.

— Pour la bonté, je ne dis pas, répliqua Mme Samayoux avec tristesse, mais ça n’avance pas beaucoup les affaires, et j’ai beau me creuser le cerveau, je ne trouve aucun moyen de venir à leur secours.

— Cherchons, patronne.

— J’ai tant cherché ! fit la dompteuse, qui se laissa retomber sur son siège. Quand tu m’as parlé tout à l’heure, j’en étais à rêvasser un tas de fariboles comme on fait quand on est au bout de son rouleau. Je songeais à ces hasards qui arrivent toujours à point dans les contes de fées ; je me disais : il n’y a donc plus de ces bons génies qui exauçaient les souhaits des malheureux ?…

— Dame !… fit Échalot, croyant qu’on l’interrogeait.

— Qui descendaient par le tuyau de la cheminée, continua maman Samayoux sans prendre garde à l’interruption, ou bien encore qui arrivaient par la fenêtre ou par le trou de la serrure au moment juste où tout espoir était perdu ?

— Qui sait ? fit encore Échalot.

— Il me semblait que dans ma pauvre baraque désertée j’allais entendre au-dehors une petite main faisant toc-toc à ma porte…