Page:F.Douglass, Mes années d'esclavage et de liberté, 1883.djvu/12

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embrasés d’éclairs, tantôt pénétrés de tendresse, selon qu’il attaquait les oppresseurs ou défendait les opprimés, je le vois, il y a trente-six ans de cela, lorsque s’adressant à l’auditoire que contenaient mal les murs de mon église — Londres — il le secouait de sa forte main.

« Je n’ai pas, dès lors, entendu d’orateur supérieur à Douglass. Flexibles autant qu’ils étaient sonores, ses accents se modulaient, s’atténuaient, s’enflaient comme les menait sa pensée. Le geste, parfaitement naturel, avait en lui ce fluide électrique dont le courant embrase tout. Les infamies de l’esclavage, il les dramatisait ; elles étaient là, fougueuses, sanglantes ! Dix hommes pareils, dans notre Chambre des communes, feraient reculer la tourbe des quasi-patriotes, des politiques salariés, enflammerait les courages, révolutionnerait le monde moral ! »


Pour être prononcés d’un ton plus calme, les quelques mots par où se termine la lettre de John Bright, membre du Parlement, à l’éditeur anglais[1], n’en ont pas moins de valeur :

« — Puisse ce livre, écrit-il, trouver place dans des milliers de Homes anglais ! »

Nous qui l’offrons à la France, nous disons : Puisse-t-il réveiller en des milliers de cœurs français, les énergies qui créent la liberté.

Traducteur.
  1. Introductory note, en tête du volume.