l’Exode, c’est que plus d’un agent provocateur recevaient, disait-on, de plus d’une rail road Company, un dollar par misérable qu’ils jetaient dans ses wagons !
Tenter d’énergiques efforts pour arrêter la folie d’émigration, n’était pas tout ; il fallait nourrir les affamés, vêtir les corps que ne couvrait plus même une loque. Les malheureux arrivaient par centaines ; Washington en regorgeait. Aidé de mes amis — pourrais-je oublier l’ardente charité, le généreux concours de Mrs E. Thompson[1] — je parvins à faire face aux plus pressants besoins.
Et pendant ce temps je rédigeais sur l’Exode, un mémoire que reçut bientôt le Social Science Congress réuni à Saratoga.
On me permettra de citer au courant de la plume quelques-unes des idées que je développais dans mon travail.
« Les terres du Sud, prodigieuses de fécondité, disais-je, sans cesse en labeur d’enfantement, exigent une incessante culture. Sous les ardeurs de son soleil, sous les moiteurs de ses brumes, le Sud, livré à lui-même, ne serait bientôt plus que jungles et forêts. Pour dompter ces emportements de végétation, il faut un bras de fer : le bras du nègre. Ce bras, nulle machine n’en tiendra lieu. Le nègre, nul travailleur ne le suppléera. Prenez des Allemands, prenez des Irlandais,
- ↑ Mistress Thompson avait, quelques années auparavant, offert à la nation le splendide tableau de Carpenter : Signature de la Proclamation d’affranchissement ; et sacrifié des sommes, pour découvrir les causes, et prévenir les ravages de la fièvre jaune.