Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/107

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cipitèrent dans un fourré épais. Je ne sais pas comment j’eus le bonheur d’échapper à la mort. J’étais tout seul, dans un bois épais, dans un endroit qui m’était inconnu ; ma charrette renversée et brisée ; mes bœufs embarrassés parmi les jeunes arbres, et personne pour m’aider. Après de grands efforts, je parvins à relever ma charrette, à dégager mes bœufs, et à les atteler de nouveau à la charrette. Je m’avançai ensuite vers l’endroit où j’avais coupé du bois la veille, et je mis sur ma charrette une lourde charge de bois, car je pensais ainsi dompter mes bœufs. Je me mis ensuite en route, pour retourner à la maison, après avoir employé ainsi la moitié de la journée. Je sortis sans accident du bois, et je sentis alors que j’étais hors de danger. Je fis arrêter mes bœufs pour ouvrir la barrière. En ce moment, même avant que j’eusse pu ressaisir la corde, les bœufs prirent de nouveau leur élan, se précipitèrent à travers la barrière, l’entraînèrent entre la roue et le corps de la charrette, et la brisèrent en morceaux. Quant à moi-même, je fus presque écrasé contre le poteau et la barrière. Ainsi, dans une même journée, j’échappai deux fois à la mort, par le plus grand des hasards. À mon retour, je racontai à M. Covey tout ce qui s’était passé, et comment l’accident était arrivé. Il m’ordonna de retourner