Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/125

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plaire, je pris la racine, et, selon ses instructions, je la portai du côté droit. C’était un dimanche matin. Je me mis en route pour retourner à la maison de M. Covey, et, en entrant dans la cour, la première personne que j’aperçus, ce fut lui ; il sortait en ce moment pour aller à l’église. Il me parla avec une grande bonté, me pria de chasser les cochons loin de l’endroit où ils se trouvaient, et continua sa marche. Cette conduite singulière de M. Covey me fit croire qu’il y avait en vérité quelque vertu dans la racine que Sandy m’avait donnée ; un autre jour que le dimanche, je n’aurais pu attribuer cette conduite qu’à l’influence de cette racine, et, malgré tout, j’étais à demi disposé à croire qu’il y avait dans la racine quelque chose de plus que je ne l’avais imaginé d’abord. Tout alla bien jusqu’au lundi matin. Alors la vertu de la racine fut mise à une rude épreuve. Longtemps avant le jour, on m’appela pour aller étriller les chevaux et leur donner à manger. J’obéis avec empressement. Pendant que j’étais ainsi occupé et que je jetais en bas le foin du grenier, M. Covey entra dans l’écurie avec une longue corde ; profitant du moment où je me trouvais à moitié hors du grenier, il me saisit par les jambes, et se mit à les attacher. Dès que je m’aperçus de ce qu’il allait faire, je fis un bond