Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/149

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parvenus à la distance de cent ou cent quatre kilomètres de l’endroit où nous demeurions, notre dessein était d’abandonner notre canot à la merci des flots et de marcher dans la direction de l’étoile du nord, jusqu’à ce que nous fussions arrivés au delà des limites de Maryland. Nous choisissions la route par mer, parce qu’il y avait moins de danger qu’on nous soupçonnât d’être des esclaves fugitifs ; nous espérions qu’on nous prendrait pour des pêcheurs ; mais, si nous préférions la route par terre, nous serions exposés à toutes sortes d’interruptions. Tout homme au visage blanc, qui aurait la fantaisie de nous arrêter et de nous faire subir un examen, en aurait le droit.

La semaine d’avant celle où devait s’exécuter notre projet de fuite, j’écrivis plusieurs passeports, un pour chacun de nous. Voici, autant que je me le rappelle, dans quels termes ils étaient conçus :

« Je, soussigné, certifie avoir donné au porteur, mon domestique, la liberté d’aller à Baltimore, passer les vacances de Pâques. Écrit et signé de ma propre main, etc., 1835. »

« Guillaume Hamilton,
près Saint-Michel, comté de Talbot, Maryland.

Nous n’allions pas à Baltimore ; mais en remon-