Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/199

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J’établis une très-grande différence entre le christianisme de ces gens-là et le christianisme du Christ. Je reconnais que ce dernier est bon, pur et saint, tandis que le premier me paraît méchant, corrompu et impie. Autant j’admire l’un, autant je méprise l’autre. Précisément parce que j’aime le christianisme du Christ, dont la doctrine respire la paix, la pureté et la justice, je crois devoir détester cette fausse religion des propriétaires d’esclaves, qui n’inspire que la corruption, l’injustice, l’hypocrisie, la méchanceté, et qui permet à ceux qui la professent de posséder des hommes, comme on possède des bestiaux, de fouetter des femmes et de voler des enfants !!! En un mot, je ne peux découvrir aucune raison, pour donner le nom de christianisme à la religion de cette partie des États-Unis. Cela me paraît la profanation la plus révoltante de ce nom respectable, la plus hardie des fraudes, la plus grossière des calomnies ; je sens un dégoût inexprimable à la vue de la pompe extérieure et de l’étalage de toutes les pratiques religieuses qu’on voit dans les États du sud, à côté des inconséquences les plus horribles et des contrastes les plus douloureux. En effet, n’y voit-on pas l’homme qui, pendant la semaine, est armé d’un fouet ensanglanté, monter dans la chaire le dimanche et