Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/33

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m’attendais à avoir mon tour après elle. Tout cela était nouveau pour moi. Je n’avais jamais vu auparavant rien de semblable. J’avais toujours demeuré avec ma grand-mère sur les confins de l’habitation, où on l’avait établie pour y élever les enfants des femmes plus jeunes qu’elle. J’avais donc été jusqu’alors éloigné des scènes de sang qui avaient souvent lieu parmi les esclaves.


CHAPITRE II.


La famille de mon maître se composait de deux fils, André et Richard ; d’une fille nommée Lucrèce, et de son mari le capitaine Thomas Auld. Ils habitaient une seule et même maison, qui se trouvait sur la plantation du colonel Édouard Lloyd. Mon maître était commis et surveillant du colonel. On pourrait dire qu’il était inspecteur en chef. Je passai deux années de mon enfance sur cette plantation dans la famille de mon vieux maître. J’y fus témoin de la scène sanguinaire décrite dans le premier cha-