Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/45

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uns de ces grands établissements de loueurs de chevaux qu’on voit dans les villes. Ses chevaux étaient de la plus belle forme et du plus pur sang. Sa remise contenait trois voitures superbes, trois ou quatre cabriolets, outre les dearborns et les barouches les plus à la mode.

Cet établissement était confié aux soins de deux esclaves, — le vieux Barney et le jeune Barney, — père et fils ; ils n’avaient pas autre chose à faire. Ce n’était pas cependant un emploi facile, car le colonel Lloyd exigeait plus d’attention pour ses chevaux que pour toute autre chose. Le moindre manque de soin était considéré comme impardonnable et attirait sur ceux qui en étaient chargés la punition la plus sévère ; les excuses ne leur servaient de rien, quand le colonel avait un soupçon d’inattention envers ses chevaux, — soupçon auquel il s’abandonnait souvent et qui rendait fort pénible l’emploi du vieux et du jeune Barney. — Ils ne savaient jamais lorsqu’ils étaient à l’abri du châtiment. On les fouettait souvent quand ils le méritaient le moins, et ils échappaient à la punition lorsqu’ils étaient le plus coupables. Tout dépendait de l’apparence des chevaux et de l’état d’esprit du colonel Lloyd lui-même, lorsqu’on les lui amenait pour s’en servir. Un cheval n’allait-il pas vite ou ne