Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/58

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de passer une partie des nuits et de leurs dimanches à pêcher des huîtres, afin de suppléer à l’insuffisance de la nourriture qu’on leur allouait. Un vieillard était ainsi occupé, lorsqu’il dépassa par hasard les limites de la plantation de son maître, et entra dans celle de Baal-Bondly. Celui-ci, irrité de ce délit, se hâta de descendre vers le rivage avec son fusil et le déchargea dans le corps du pauvre vieillard.

M. Bondly passa le lendemain chez le colonel Lloyd. Je ne sais pas si c’était pour lui payer la valeur de son esclave tué, ou pour se justifier du meurtre. En tous cas, on ne tarda pas à étouffer entièrement cette affaire. C’était une manière de parler générale, même parmi les petits garçons blancs, qu’il en coûtait un demi-centime pour tuer un nègre et un demi-centime pour le faire enterrer.