Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/74

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reçu tant de coups de pied et tant de meurtrissures qu’on l’appelait plus souvent, « la Becquetée, » que par son propre nom.


CHAPITRE VII.


Je demeurai à peu près sept ans dans la famille de M. Hughes. Pendant ce temps-là, je parvins à apprendre à lire et à écrire. Il me fallut avoir recours à divers stratagèmes pour l’accomplissement de mon dessein. Je n’avais aucun maître régulier. Ma maîtresse, qui avait eu la bonté de commencer à me donner des leçons, avait, conformément aux conseils et aux ordres de son mari, non-seulement cessé de m’instruire elle-même, mais montré la plus vive opposition à ce que d’autres m’instruisissent. Je dois dire cependant à l’honneur de ma maîtresse qu’elle n’adopta pas ce mode de traitement tout de suite. Elle n’avait pas d’abord la dépravation indispensable pour m’emprisonner à jamais dans les ténèbres de l’intelligence. Il fallut qu’elle reçût quelques instructions dans l’exercice d’un pouvoir