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quoyqu'il n’en fist que de son necessaire, ayant peu de bien, et estant obligé à faire, une depense qui excedoit son revenu acauſe de ses infirmitez. mais lors qu’on luy vouloit representer cela, quand il faissoit quelque aumoſne considerable, il se faschoit, et disoit : J’ay remarqué une chose, que quelque pauvre qu’on soit, on laisse toujours quelque choſe en mourant ; ainsy il fermoit la bouche, et il a esté quelque fois si avant, quʼil sʼest reduit à prendre de l’argent au Change, pour avoir donné aux pauvres tout ce qu’il avoit, et ne voulant pas après cela importuner ses amis.

Dès que l’affaire des Carrosses fut etablie, il me dit quʼil vouloit demander mille francs par avance sur sa part à des fermiers avec qui l’on traittoit, si en pouvoit demeurer d’accord avec eux, parce quʼils estoient de sa connoiſſance, pour envoyer aux pauvres de Blois. Et comme je luy disois que lʼaffaire nʼestoit pas assez seure pour cela, et quʼil falloit attendre à une autre année. Il me repondit quʼil ne voyoit pas