Monsieur le Président,
Messieurs,
Bien qu’ayant l’honneur de faire partie de la délégation de l’Institut de France à ces belles solennités, c’est à un autre titre que je me trouve appelé à prendre ici la parole, l’Académie Royale des Sciences de Madrid, à laquelle j’appartiens comme correspondant, ayant bien voulu, en outre, m’inviter à la représenter en cette circonstance. Cet honneur devait revenir à l’un de ses membres nationaux, malheureusement empêché, M. Torres Quevedo, qui, dans la lignée intellectuelle de Pascal, tient une place des plus distinguées. La science du calcul mécanique, née de l’invention de la machine arithmétique par Pascal, a, en effet, de nos jours, vu rejeter ses bornes bien au delà de tout ce qu’on pouvait raisonnablement prévoir, grâce aux inspirations véritablement géniales de M. Torres Quevedo que nous pouvons d’ailleurs regarder un peu comme des nôtres, non seulement parce qu’il compte parmi les correspondants de notre Académie des Sciences, mais encore parce que, grand ami de la France, il est venu, pendant la guerre, prêter généreusement son précieux concours à notre Direction des Inventions. C’est vous dire Messieurs, combien je suis lier de vous apporter ici son salut joint à celui de l’Académie de Madrid, en même temps que le tribut de leur commune admiration pour l’immense génie dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire.