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Processions

[106] On fait des processions où tous les chanoines et bénéficiers sont en chape, dans la ville, sans sortir, en faisant ce qu’on appelle le petit tour, le jour des Rois, la fête de Pâques, celle de l’Ascension, de la Pentecôte, de Saint-Jean, de l’Assomption, de la Nativité de Notre-Dame, de la Toussaint et de Noël. Ces processions se font le matin après tierce, excepté celle de l’Assomption qui se fait après vêpres. Ce petit tour est d’une porte à l’autre[1]. Il y en a quatre générales, aussi en chape, celles de la Fête-Dieu[2] et de l’octave, de Saint-Véran et de Saint-Lambert. On fait le grand tour. On sort par la porte du cimetière[3], On sort de la ville et on rentre du Peyrat, et on se rend à l’église par la même porte du cimetière[4].

[107] Les trois des Rogations, sans chape. Le premier jour on va aux Pénitents noirs. Le deuxième, aux Pénitents blancs. Le troisième, on va à la place Saint-Michel, on passe ensuite le long des murailles de la ville[5], et l’on va par une petite rue derrière le jardin de l’évêché et celui du château. On vient aboutir aux Pénitents blancs[6]. Ensuite on passe à la place de la tour[7], De là on suit à gauche et le long des murs de la ville on se rend à la place de l’orme ou place Vieille[8].

On entre dans la ville par la porte de Saint-Paul pour se rendre à l’église.

On fait aussi la procession tous les dimanches d’une Croix à l’autre. On va une fois aux Pénitents noirs et l’autre fois dans la chapelle de Saint-Pierre. On s’arrête dans lesdites chapelles pour dire l’antienne et l’oraison de Saint-Michel et de Saint-Pierre. On fait à la porte de ces chapelles les prières ordinaires pour les biens de la terre. En marchant on dit le veni creator, et en revenant, l'ave maris stella. Le premier dimanche du mois et le troisième, on ne fait pas ces processions, non plus qu’aux fêtes solennelles qui tombent dans le dimanche.

[108] Le premier dimanche des mois on fait deux processions, l’une avant la grand-messe, l’autre après complies. On doit faire le tour dedans la ville, en entrant et en sortant par la même porte[9] et en passant à la place du Peyrat. Depuis trois ou quatre ans on ne fait plus que le petit tour, d’une porte à l’autre. Le matin on chante les litanies des saints. Le soir, celles de la Vierge. Ces processions sont pour la confrérie du Rosaire.

Le troisième dimanche on fait dans l’église la procession du Saint-Sacrement, après vêpres, avant la bénédiction.

Le jour de Saint-Pancrace on va en procession à la chapelle, après matines, en chantant l’hymne des martyrs. On y dit une grand-messe. En revenant on chante le Te deum.

Le jour de la Purification on fait la procession du petit tour, avant la grand-messe.

Le jour des Rameaux, de même.

Le jour des Rois on fait le petit tour, mais on sort par la porte de la poissonnerie[10], contre l’ordinaire des autres processions où l’on a coutume de rentrer par cette porte[11].

  1. « D’une porte à l’autre ». Il s’agit des portes de l’église. On sort par une porte, on rentre par l’autre, en allant au plus court.
  2. Il semble que c’est la première fois qu’on voit cette fête nommée ainsi. On la désignait auparavant sous le nom de fête du Saint-Sacrement.
  3. On sort de l’église par la petite porte.
  4. Ce paragraphe est inscrit en désordre, du fait de surcharges et de renvois. « On rentre du Peyrat », a le sens de « par le Peyrat ». L’endroit par où l’on sort de la ville est la porte de Saint-Paul.
  5. Le long des murailles de la ville : par l’actuelle rue Marcelin Maurel.
  6. Par la rue des arcs (puisque l’on ne peut traverser le jardin du château, qui est le grand jardin), on se rend dans la rue du pavillon, qui contourne par derrière les jardins du château et de l’évêché et qui aboutit aux Pénitents blancs (l’avenue de la gare, dite aujourd’hui avenue de la Résistance, n’existe pas encore).
  7. La place de la tour : jadis la place neuve. Aujourd’hui la place Thiers ou la place du Frêne.
  8. La place de l’orme. Cette appellation était jusqu’ici inconnue. C’était jadis la place vieille. C’est aujourd’hui la place Antony Mars, après avoir été la place Victor Hugo. L’indication "à gauche" est tout à fait intéressante. Elle montre que de la place neuve on peut se rendre à la place vieille en contournant la ville par le nord, à une époque pourtant où le boulevard Paul André n’existe pas (il ne sera construit qu’au XIXe siècle). Il y a donc un chemin qui passe sous les remparts de la ville probablement en descendant du côté des moulins et en remontant ensuite vers ce qui est aujourd’hui l’arrivée de la route de Cagnes. C’est la première fois qu’Oswald Baudot dit voir suggérée l’existence d’un tel chemin.
  9. « La même porte ». Il s’agit toujours d’une porte de l’église, non d’une porte de la ville, et probablement de la porte du cimetière.
  10. La porte de la poissonnerie : c’est la grande porte de l’église. Elle donnait sur la place de la poissonnerie.
  11. Cela fait une cinquantaine de processions dans l’année.