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[104] Nous avons remarqué qu’il y a plusieurs papiers, dans la garde-robe qui sert d’archives, dans le cabinet du fond de la salle des femmes, qui consistent en comptes, mémoires et autres écrits. Nous avons chargé le sieur Blanc, chanoine, d’en faire l’inventaire, avec le sieur Guérin, bourgeois. Ledit sieur Blanc nous a dit qu’il nous donnerait un état des revenus dudit hôpital très exact, qu’il avait chez lui et qu’il a fait depuis peu. Il en a un de même des revenus de la Miséricorde[1]. M. Crillon, notre prédécesseur, maintenant archevêque de Vienne, ayant uni l’œuvre de la Miséricorde à l’hôpital, nous avons confirmé ladite union dans l’établissement que nous fîmes, au mois de septembre dernier, d’un Bureau de charité, pour l’aumône générale et pour bannir la mendicité de la ville[2]. Le Bureau, qui s’assemble tous les dimanches à l’évêché, a soin dudit hôpital, de faire distribuer du pain aux familles qui en ont besoin dans la ville, et de soulager les pauvres honteux. Le receveur du Bureau se charge du revenu de l’hôpital, de celui de la Miséricorde, de l’argent des quêtes et de celui qu’on reçoit des aumônes particulières. Il doit rendre ses comptes tous les six mois. Il rendit le premier dimanche dernier, en plein bureau.

[105] Il y a une fondation faite par M. l’abbé de Grolière, nommé Gaspard de Villeneuve, sacristain de l’église, qui laissa 2000 livres sur la communauté de Vence au denier 18, pour la Miséricorde[3]. Il veut qu’on habille des pauvres tous les ans, en leur distribuant 111 livres, 2 sous, 2 deniers[4], qui est l’intérêt de ladite somme, à acheter du cadis. Il veut que l’économe du chapitre, le sacristain et le recteur de la Miséricorde soient appelés[5]. On fait cette distribution d’étoffe à la Toussaint. Ces intérêts tombent le 6e avril. Claude Isnard, grand-père du sieur juge Isnard, par son testament du 13 janvier 1667, donna 600 livres sur la communauté pour acheter de l’étoffe de cadis pour les pauvres nécessiteux et honteux, à Noël, présentés par ses héritiers[6]. Le paiement en échoit le 29 septembre.

Ces deux aumônes pour habiller les pauvres vont à 141 livres, 2 sous, 2 deniers[7]. Vide sequentia in pagina tertio sequenti[8].

  1. L’œuvre de la Miséricorde, établie par Mgr Godeau, était chargée de venir en aide aux malades à domicile et aux pauvres honteux.
  2. Lors de l’érection du Bureau de charité, Mgr Bourchenu a fait imprimer un petit livre intitulé Instructions et règlements des Bureaux de charité établis dans le diocèse de Vence pour le secours spirituel et temporel de tous les vrais pauvres, avec la réponse aux principales objections qu’on peut faire contre ces établissements, Lyon, 1715. On trouve une photocopie de cet ouvrage à la Bibliothèque municipale de Vence.
  3. Le denier 18 : 5,55 %. Gaspard de Villeneuve, fils de Claude, baron de Vence, né vers 1619, sacristain dès 1642, mort à Vence en 1693, d’après Juigné de op. Lassigny, op. cit,. vol, 1, p. 274.
  4. La livre vaut 20 sous, et le sou vaut 12 deniers.
  5. C’est la communauté, sur qui le capital est placé, qui est chargée de cette distribution. Néanmoins le fondateur a voulu qu’elle se fasse sous le contrôle de l’économe, du sacristain et du recteur de la Miséricorde.
  6. Ce sont les héritiers du fondateur qui choisiront les pauvres appelés â bénéficier de cette distribution.
  7. Le capital de 600 livres fondé par Claude Isnard rapporte donc 30 livres par an. Il est donc placé au denier vingt (à 5 %). Le débiteur est la communauté.
  8. Trad. :"Voyez la suite à la troisième page qui suit". Voir ci-dessous § 110.