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Les deux nappes de dessous sont courtes et malpropres. On doit les ôter et y en mettre de plus longues. Nous l’avons recommandé au sous-sacristain. La croix qui est au milieu de l’autel doit être changée. Le devant d’autel n’est que de toile peinte. il en faut faire faire un autre. Il manque deux chandeliers sur les gradins pour les messes, et un tapis pour couvrir l’autel.

Ange gardien

Il y a huit chapelles dans l’église. M. le théologal a soin de celle de l’Ange gardien. Feu son oncle Raphaël Olive l’avait fait construire. Elle est assez propre. C’est la première à droite, en entrant par la porte du cimetière[1]. Il n’y a point de chandeliers. Le linge consiste aux seules nappes qui sont sur l’autel. Point de lampe. Le crucifix est de bois. Cette chapelle n’a point de recteur[2]. Il faut ou que le sieur théologal fasse un fonds pour l’entretenir, ou que le chapitre s’en charge. L’ordonnance de 1706 l’oblige à en refaire le balustre et à mettre une croix de laiton sur l’autel. Celle de 1699 veut que la corde de la cloche dont on sonne les messes sorte hors du balustre[3]. Celle de 1666 appelle cette chapelle la chapelle de Saint-André et dit que la sépulture des prêtres y était anciennement et qu’on y fait l’absolution générale le jour de Saint-André[4]. Il y a une fondation faite par le sieur Raphaël Olive, théologal, d’une messe tous les mardis, à l’honneur de l’Ange gardien, dite ad turnum[5] par les chanoines et bénéficiers. Il donna trois cents livres au chapitre, en 1669, acte reçu de Guigues, notaire[6]. La deuxième chapelle du même côté est celle des Ames du Purgatoire. Nous avons renvoyé à en faire la visite demain matin, les recteurs d’icelle ne s’étant pas trouvés pour nous donner les instructions nécessaires[7].

Saint-Véran

[19] Nous avons visité celle de Saint-Véran, qui est la troisième à côté droit, en venant du bas de l’église. Elle est fort négligée. La pierre sacrée qui y est appartient à la chapelle champêtre de Saint-Crépin[8], les pénitents blancs ayant pris depuis peu celle de ladite chapelle, la leur ayant été brisée l’année dernière par le tonnerre qui tomba dans leur chapelle. Il faudra qu’ils la rendent incessamment.

Le corps de saint Véran reposait sous l’autel, avant qu’on l’eût transporté dans la voute, au-dessus de l’autel de la chapelle des saintes reliques[9], et on voit encore quelques figures et quelques ornements gothiques sur une pierre qui est au-devant de l’autel et qui fermait le sépulcre et servait de parement[10].

Il y a sur l’autel une custode ou tabernacle, surmonté d’une couronne de bois et dé cuivre qui était à la chapelle de Saint-Lambert avant qu’on l’eût réparée et ornée. Il faudra ôter cet ornement qui avance trop sur l’autel et le rend trop étroit pour y pouvoir dire la messe commodément et décemment.

Le tableau de l’autel est sur un bois fort usé. Il en faut faire un neuf. Il représente saint Véran au milieu, saint Jean-Baptiste et sainte Madeleine sur les côtés[11]. Le retable est de plâtre. Il a besoin d’être raccommodé, surtout les deux colonnes qui soutiennent l’architecture. Il faudra mettre sur l’autel deux chandeliers, de ceux qui sont sur la chapelle de Saint-Lambert, et les attacher avec une chaînette. Les recteurs de la confrérie du Saint-Sacrement ont soin de cette chapelle et de celle de Saint-Lambert. L’heure de six étant’sonnée, nous nous sommes retiré, accompagné du sieur économe, et nous avons renvoyé la continuation de la visite à demain, premier juillet, après matines.

  1. .
  2. C’est-à-dire que son entretien n’est pas pris en charge par une confrérie. La confrérie de l’Ange gardien instituée en 1669 par Mgr Godeau, et qui devait prendre en charge le mont-de-piété, ne s’est donc pas perpétuée.
  3. Les ordonnances de 1706 et de 1699 (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1252) clôturent deux visites de Mgr Crillon. Mgr Bourchenu s’y réfère constamment.
  4. L’ordonnance de 1666 clôture une visite de Mgr Godeau (Archives départementales des Alpes-Maritimes, G 1235). Il faut comprendre que l’absoute au jour de la Saint-André est une pratique révolue. L’ordonnance de clôture rétablit cette cérémonie, voir § 197 ci-dessous.
  5. C’est à dire à tour de rôle.
  6. Ce notaire est probablement Jacques Deguigues, d’après la liste des notaires de Vence dont les actes sont conservés. Il y a eu à Vence toute une dynastie de notaires dont le nom était Guigo ou Guigou en provençal, Guigonis en latin, Deguigues ou de Guigues en français.
  7. Instructions: informations, renseignements.
  8. Saint-Crépin, à l’origine la chapelle de Sainte-Croix, au carrefour de ce qui était alors d’un côté la route allant à Bézaudun et à Coursegoules; de l’autre la route de Grasse. Voir plus bas § 150-152.
  9. Cette Voute" parait être "l’enfoncement pris dans l’épaisseur de la muraille" mentionné au § 16 ci-dessus.
  10. Bourchenu désigne ici sous le qualificatif de gothique le sarcophage gallo-romain de l’église de Vence.
  11. Ce vieux triptyque a disparu. C’est ici la seule mention d’une dévotion à saint Jean-Baptiste et à la Madeleine dans l’église de Vence. On sait qu’ils sont les patrons, Jean-Baptiste, de l’église de Saint-Jeannet et Marie-Madeleine, de celle de Coursegoules.