Aller au contenu

Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1892-1904, 1905.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LA GRANDE SALLE



QUEL univers pour des marmots que cette salle,
La grand’salle enfumée où tout est noir : les murs,
Les poutres supportant la saucisse en spirale,
Les saindoux, les jambons, comme de grands fruits mûrs,
Et l’âtre où chante la marmite colossale !

Que de jeux on y peut jouer en liberté
Quand le père est dehors et la mère indulgente,
Bien à l’abri, l’hiver, bien à l’ombre, l’été !
Jeux dont les noms ont fui ma mémoire indigente,
Mais dont le charme intime en mon cœur est resté !