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Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/77

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LA MORT DES CHATAIGNIERS


                                    À E. Viala.


ON abattit d’abord les chênes et les hêtres,
          Puis les frênes et les noyers ;
Et voici qu’à leur tour nos vastes châtaigniers,
          Qui ressemblaient à des ancêtres,
Sont proscrits, arrachés, emportés et broyés…

Ils s’accrochaient et s’arc-boutaient le long des pentes
          Où la vigne ne monte pas,
ouvraient les mamelons de hautaines charpentes
          Et de ramures retombantes,
Leur cime au ciel, leurs fruits sous notre main, en bas.