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Page:Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu/79

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L’Usine ! — Ah ! je la hais, certes, la pieuvre immonde
          Tapie au creux de nos ruisseaux
Dont elle a dévasté les bords, souillé les eaux,
          Et qui vers nos bois à la ronde
Étend ses bras armés de haches et de faulx.

Mais que penser de vous, paysans ses complices,
           Mornes renégats des aïeux,
Vous dont l’or seulement allume encor les yeux.
          Et qui ne trouvez vos délices
Qu’à détruire tout ce qui tend ou parle aux cieux ;

Vous qui laissez crouler tours, clochers et calvaires,
          Tuer l’oiseau, couper les bois,
Et, pour trente deniers d’un Juif aux sales doigts,
          Donneriez l’âme de vos pères
— Si Dieu ne l’avait prise — et la vôtre à la fois ?…