Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/16

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Eh bien ! avant le jour ― lointain encor, j’espère ―
Où, jetant la cognée et te croisant les bras,
Les yeux clos à jamais, tu te reposeras
Sous l’herbe haute et drue où repose ton père,

J’ai voulu de mes vers réunir les meilleurs,
Ceux qui gardent l’odeur de tes bruyères roses,
De tes genêts dorés et de tes houx moroses,
Et t’offrir ce bouquet de rimes et de fleurs.

Puis, un soir, je viendrai peut-être, à la veillée,
Te lire ce recueil ; et, si mes vers sont bons,
Tu songeras, les yeux fixés sur les charbons,
À ta fière jeunesse en mon livre effeuillée.