Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/17

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Voici ton frais vallon, là, tes coteaux herbeux,
Là, ton ruisseau bavard peuplé de libellules,
Tes ruches où le miel déborde des cellules,
Tes prés où gravement ruminent les grands boeufs,

La basse-cour avec ses coqs aux rouges crêtes,
Et son doux chien de garde au soleil endormi ;
Puis, tout au loin, le bois profond, ton vieil ami,
Roupeyrac, dont toi seul sais les chansons secrètes ;

Roupeyrac, où les loups grommellent dans leurs forts,
Pendant que les oiseaux chantent dans les feuillages,
Et que les écureuils entassent leurs pillages,
De faines et de glands au creux des arbres morts ;

Roupeyrac, qui te vit à dix ans petit pâtre,
Et te voit aujourd’hui, vieux bûcheron cassé,
Regarder longuement, contre un d’eux adossé,
Les arbres que tu n’as pas eu le temps d’abattre ;