Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/30

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Qui de nous ne se les rappelle, et, tout troublé,
Quand les clochers d’ici bourdonnent, ne s’arrête,
Et ne songe au clocher natal, dont il regrette
Les airs chantant toujours dans son cœur d’exilé ?

Et comme nous laissons alors, à tire d’ailes,
Loin du Paris banal où nous parque le sort,
Nos âmes s’envoler dans un joyeux essor
Vers le clocher où vont aussi les hirondelles !

Comme, lorsque au retour il surgit à nos yeux
Couronné de rayons ou coiffé d’un nuage,
Ainsi que des marins après un long voyage,
Nous le saluons tous de nos regards pieux !

« Viens, nous dit-il de loin, comme nous faisant signe.
Je vois fumer d’ici le toit de ta maison,
Et ta mère et tes sœurs les yeux sur l’horizon,
Et ton père courbé dans son champ ou sa vigne.