Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/31

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« Que tu sois fils du Causse aux grands blés onduleux,
Ou du frais Ségala que les genêts fleurissent,
Que tu sois du Vallon où les grappes mûrissent,
De la Montagne verte où mugissent les boeufs,

« Salut ! Du vieux Rouergue où ton coeur te ramène,
Je suis aussi le coeur, le symbole et la foi ;
L’âme de tes aïeux habite encore en moi,
Ma pierre sous leurs doigts est devenue humaine.

« Fou ! dis-je à qui part jeune et va chercher ailleurs
Gloire, pouvoir, fortune, ou toute autre chimère ;
Fou, de n’être pas là lorsque mourra ta mère,
Pour couvrir son cercueil de larmes et de fleurs !

« Soyez les bienvenus, dis-je à ceux qui reviennent,
Le coeur las et meurtri, s’asseoir au vieux foyer :
Il est encor bien bon de se laisser choyer
Par les petits-neveux qui de vous se souviennent.