Page:Fabié - Fleurs de Genêts, 1920.djvu/69

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De quelle ferveur l’entourait
Jean le Pâtre ! Et comme il pleurait
D’amour quand, selon sa promesse,
S’en vint le nouveau tonsuré,
À la place du vieux curé,
Dans la paroisse chanter messe !

Quelle fête de le revoir,
Une fois l’an, surgir tout noir
Sur les monts de bruyères roses,
Bénir moutons, ruches et boeufs,
Embrasser ses petits neveux
Et sourire aux aïeuls moroses,

Puis repartir, disant à Jean :
« Il faut que je sois diligent ;
Quand tu dors trop, ton troupeau bêle
Frère, je suis berger aussi
D’un troupeau qui paît loin d’ici,
Qui craint les loups et me rappelle… »