Page:Fabié - La Poésie des bêtes, 1879.djvu/33

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Ils mourront… Et là-bas, sur sa branche déserte,
Leur mère en gémissant gardera jusqu’au soir,
Frétillante à son bec, quelque chenille verte
Pour ses chers oisillons, qu’elle espère revoir…
 
Va ! cours lui rapporter sa frileuse famille ;
Replace bien le nid au milieu du rosier.
Demain, à ton réveil, au sein de la charmille,
Leur père chantera pour te remercier.

Va vite ! Et puisses-tu, lorsque tu seras mère,
Ne voir jamais tes fils ayant froid, ayant faim,
Et ne connaître point alors l’angoisse amère
De voir ton feu s’éteindre et se tarir ton sein !