Le bon roi saisit un couteau
Et déposant, dans un plateau
De balance, la tourterelle,
Dans l’autre, il mit un gros morceau
De sa propre chair pour l’oiseau.
Ah ! n’eut-il pas une âme belle,
Rou ou ou ou, rou ou ou ou,
Ne fut-il pas un homme doux ?
Mais la chair du plus saint des rois
Ne faisait jamais contrepoids
Et le corps de la tourterelle
Que ce roi sauvait par amour
Devenait lourd, toujours plus lourd…
— Il faut que mon plateau chancelle —
Rou ou ou ou, rou ou ou ou,
Dit le Bouddha, toujours plus doux.
Dans la balance il mit son corps,
S’écriant : « Qu’on me mette à mort
« Je veux sauver la tourterelle
« Et je veux rendre à l’épervier
« Son repas de chair tout entier… »
On connut sa vertu réelle
Et chacun dit : Rou ou ou ou,
« Le Bouddha fut un homme doux.