CHAPITRE II
LETTRES D’AUVERGNE
l fut fait ainsi que de désirait M. de Moncan. L’Intendant
d’Auvergne donna des ordres aux subdélégués qui les
transmirent aux consuls, et tout fut ordonné et disposé
pour que les battues fussent exécutées dans toutes les règles et
que les dragons reçussent pour eux comme pour leurs bêtes ce
qui était nécessaire dans ces journées mouvementées.
Le zèle des chasseurs était, en outre de la satisfaction bien légitime de délivrer son pays, stimulé par l’appât d’une gratification de deux mille livres que le 18 novembre, les États de Languedoc, sur la proposition de l’archevêque de Narbonne, promettaient à celui qui tuerait la Bête et qui en justifierait d’une manière non équivoque, tandis que les syndics de Gévaudan et de Vivarais avaient déjà promis, chacun de leur côté, une récompense de deux cents livres.
M. Duhamel se mit en relation directe avec l’Intendant d’Auvergne.
« Sur les représentations que j’ai eu l’honneur de faire à M. le comte de Moncan, commandeur de la province de Languedoc, touchant ce que j’aurois à faire, si, vu la proximité de l’Auvergne, la Bête féroce que je suis chargé de détruire y passoit, je viens de recevoir à l’instant des ordres pour y suivre ledit