Page:Fabre, La bête du Gévaudan, Floury, 1930.djvu/25

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reuse pressée par un besoin étoit sortie et avoit passé dans son jardin qui tient à sa maison. Cette bête qui vraisemblablement étoit embusquée aux environs luy sauta dessus, luy arracha le col des épaules et luy emporta la tête. Le curé de cette paroisse ne m’instruisit de cet événement que le 21 à mydy. J’y envoyai sur le champ un maréchal-de-logis avec douze dragons à pied avec ordre de garder à vue le cadavre et d’y passer la nuit


la bête du gévaudan, d’après un bois.

embusqué avec sa troupe et d’y attendre mon arrivée. Le lendemain, à la pointe du jour, je partis d’ici avec le reste de mon détachement, je me portai d’abord dans les forêts de la Baume à cinq lieues d’ici, où j’espérois trouver cette Bête. Les parroisses que j’avais fait commander la veille se trouvèrent bien exactement aux rendez-vous que je leur avois indiqués. Je fus assez heureux pour trouver effectivement cet animal dans la section battue, n’étoit l’imprudence de trois de mes dragons qui ne me savoient point posté si près d’eux, j’aurois tiré cet animal à quatre pas, car il venoit droit à moy et ne pouvoit m’apercevoir. Mais les dragons qui n’en sçavoient rien, crurent bien