Page:Fabre, La bête du Gévaudan, Floury, 1930.djvu/64

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Aussi le 4 mars, il écrivait à l’Intendant :


« À Saint-Chély.

« Nous attendons nos chiens avec la plus grande impatience, mais il ne nous sera pas possible de chasser si M. Duhamel et les dragons y restent, attendu qu’ils font journellement des battues, et que cela effarouche cet animal, au point de ne le pouvoir approcher. Ils le sçavent par expérience, depuis trois ou quatre mois qu’ils y sont sans l’avoir pu atteindre, aussi je vous prie de vouloir bien donner des ordres ou faire en sorte qu’il rejoigne son cartier, sans quoy nous serions obligés de nous en retourner dans notre pays.

« Signé : Denneval[1]. »


On le voit, le conflit était aigu et l’accord entre les chasseurs impossible. Il y avait donc encore de beaux jours pour la Bête, aussi celle-ci ne chômait pas.

Le 21 février, elle avait attaqué, sur la route, Bonavel, aubergiste de Chanac ; le 24, au Fau, paroisse de Brion, une fille de sept à huit ans qui mourut de ses blessures.

Le dernier février, deux femmes, des Escures, paroisse de Fournels, furent assaillies par elle, et le même jour, à Grandvals, une jeune fille enlevée, qui secourue à temps, n’eut presque aucun mal.

  1. Archiv. du P.-de-D. C. 1732., doc. inédit.