CHAPITRE IX
NOMINATION DE M. ANTOINE POUR DIRIGER LES CHASSES
ans les battues diverses et les chasses récentes, on n’avait
levé et poursuivi que des loups. Denneval fils, dans
une lettre à Mgr l’Évêque de Mende, assurait bien
que dans les courses faites avec son père, ils avaient détruit
dix-neuf loups ou louveteaux ; mais les gros loups avaient
échappé à leurs coups et le public attendait davantage de leur
expérience et de leur réputation.
Aussi les récriminations et les plaintes contre eux reprirent de plus belle et arrivèrent jusqu’à Versailles.
On sut bientôt que le Roi, en apprenant de nouveaux carnages, n’avait pu résister au désir d’envoyer de plus habiles chasseurs pour renforcer les premiers dont l’insuccès attristait toute la Cour.
« Sur le compte que j’ay rendu au Roy des nouveaux dégâts causés par la Bête qui infeste votre département et le Gévaudan, Sa Majesté a pris le parti d’envoyer le sieur Antoine, son porte-arquebuse, avec six autres bons tireurs et de bons chiens. J’espère que vous ne tarderez pas à les voir arriver. Je vous prie donc de leur accorder tous les secours et toutes les