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APRÈS LES VACANCES.


21 septembre 1866.


Il faut que les écoliers en prennent leur parti : les vacances sont finies. Les portes de tous les collèges se rouvrent et l’on voit défiler dans les grandes cours, silencieuses depuis deux mois, le cortège des coffres bleus gravissant vers les dortoirs. Les anciens écoliers lancent, en passant, un trait malin ou quelque vieille plaisanterie de l’année dernière au portier qui se tient majestueusement à l’entrée, son paquet de clefs à la main. Puis, ils saluent de loin, par un geste de menace, la figure mal nourrie du cuisinier qui se montre dans l’embrasure d’une fenêtre du rez-de-chaussée. Nonobstant le regret de voir finir les vacances qui leur remplit le cœur, ils ne revoient pas sans plaisir ces figures familières.

L’arrivée des nouveaux écoliers est douloureuse. C’est un chapitre de larmes, auquel la mère, le fils et parfois le père collaborent. Les larmes les plus sincères ne sont pas toujours celles de l’enfant. Il est tout à fait consolé et joue aux barres de toutes jambes, que l’auteur de ses jours verse encore chaque