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Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/210

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LA PLANTE

chlorophylle d’où provient sa coloration ; toujours aussi elle occupe la superficie de la plante afin de recevoir l’influence de la lumière solaire. Son travail est si délicat, si difficile, que sans l’aide du soleil, le grand moteur, l’universelle puissance de ce monde, jamais elle ne pourrait l’accomplir. Aussi voyez comme les cellules à grains verts recherchent la lumière. Dans une feuille, presque toujours assez mince pour donner accès dans son intérieur aux rayons du soleil, les cellules vertes occupent l’épaisseur entière ;
Fig. 107. Coupe d’une feuille de balsamine.
mais s’il y a des couches profondes, c’est toujours à la surface qu’elles se montrent, jamais à l’intérieur, où la lumière ne peut arriver. Fendez une jeune tige : où sont les couches franchement vertes ? En dehors, à la surface. Ouvrez un melon : le vert, où est-il ? En dehors, toujours en dehors. Je ne veux pas dire que les cellules non vertes, profondément situées, restent inactives. Elles aussi travaillent : elles parachèvent les produits dégrossis, les amènent à perfection, les emmagasinent au moins dans leur cavité. Mais l’œuvre primordiale, l’œuvre par excellence, la plus ardue de toutes, les cellules à grains de chlorophylle en ont le monopole, et voilà pourquoi toutes viennent à la superficie demander aide au soleil. L’atelier et son outillage vous étant maintenant connus, je vais essayer de vous faire comprendre le travail qui s’y fait.