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Page:Fabre - La Plante (1876).djvu/302

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LA PLANTE

nombre moindre que les pétales, dans bien des cas on reconnaît que l’inégalité provient du défaut de développement de quelques-unes d’entre elles, dont il est souvent facile de déterminer la place et même de trouver des vestiges, ainsi que nous allons le voir.

Les corolles irrégulières sont souvent affectées d’un développement inégal dans le verticille des étamines. Les labiées et les personnées sont surtout remarquables sous ce rapport. Rappelons d’abord, en peu de mots, la structure de ces corolles. Elles sont partagées en deux lèvres, que séparent deux profondes échancrures latérales.
Fig. 143. Étamines didynames.

a, étamines inférieures plus longues ; b, étamines supérieures plus courtes.
La lèvre supérieure, formée de la réunion de deux pétales, présente en son milieu une fissure, tantôt plus, tantôt moins prononcée, indice de sa composition binaire. La lèvre inférieure en présente deux, indice de trois pétales assemblés. Le limbe de la corolle a donc en tout cinq échancrures, correspondant aux lignes de démarcation des cinq sépales soudés, savoir : une en haut, deux latéralement, deux en bas. À chacune d’elles, d’après la loi d’alternance, devrait correspondre une étamine. Mais l’irrégularité de la fleur amène la disposition suivante : 1o l’étamine supérieure manque, 2o les deux étamines latérales sont courtes, 3o les deux étamines inférieures sont longues. Il n’y a donc en tout, dans les corolles labiées et dans les corolles personnées, que quatre étamines, dont deux sont plus longues et deux sont plus courtes. On désigne cette disposition par couples inégaux en disant que les étamines sont didynames.

Des cinq étamines que contiendrait la fleur si elle était régulière, et qu’on trouve en effet dans la corolle pélorisée, c’est toujours la supérieure qui disparaît, mais en laissant parfois des vestiges. Ainsi, dans diverses