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SUR LES ANIMAUX UTILES À L’AGRICULTURE

mifères, nos plus proches voisins sous le rapport de l’organisation. Dans la structure de son corps, l’homme n’a rien qui lui appartienne en propre ; le chien, le chat, l’âne, le bœuf, tous tant qu’ils sont, partagent avec nous un fonds commun d’organes, modifiés dans les détails et appropriés au genre de vie de chaque espèce. Nous reconnaissons le plan fondamental de nos bras dans les ailes de la chauve-souris, nous le reconnaîtrions avec non moins d’évidence dans les membres antérieurs du chat, du chien et de tant d’autres ; nousChauve-souris au repos.
Chauve-souris au repos.
pourrions constater un informe essai de notre main jusque dans le sabot grossier de l’âne. Je vous dis ces choses, mes amis, non pour amoindrir â vos yeux l’incontestable supériorité de l’homme, mais pour vous inspirer la commisération due à l’animal, qui, bâti comme nous, souffre comme nous, trop souvent victime de nos stupides brutalités. Celui qui sans motif fait souffrir les bêtes commet une action barbare, volontiers je dirais inhumaine, car il torture une chair sœur de la nôtre, il brutalise un corps qui partage avec nous le même mécanisme de la vie et la même aptitude à la douleur. Quant à notre supériorité, elle s’affirme, avant tout, par un caractère exceptionnel qui nous met en dehors de toute comparaison