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RÉCITS DE L’ONCLE PAUL

il forme l’arrière de l’épaule ; il est triangulaire, large et plat.

Émile. — Alors le point marqué cl est l’épaule, et l’os qui va de ce point à la base du cou est la clavicule ?

Paul. — Parfaitement.

Louis. — Je devine le reste. En h est l’humérus ; le coude est à l’angle que cet os forme avec le suivant.

Jules. — À mon tour. Les deux os rangés en long à côté l’un de l’autre et qui vont du coude au poignet sont marqués cu et r. Le premier est le cubitus, le second est le radius. Par conséquent ca est le poignet. Là je commence à me perdre.

Paul. — Le poignet, vous ai-je dit, se compose de plusieurs petits osselets. Cette structure se trouve fort bien en ca, poignet de la chauve-souris.

Jules. — Mais alors la main ?

Paul. — La paume de la main et les cinq doigts qu’elle supporte sont représentés par les rayons de l’aile, et par po, qui est le pouce. Des cinq doigts, celui-ci est le plus court, comme chez l’homme ; il n’entre pas dans la charpente de l’aile, mais reste libre et se trouve armé d’un ongle crochu dont l’animal se sert pour se cramponner et marcher. Au-dessous de cet ongle sont deux phalanges, comme pour le pouce de l’homme ; enfin ces deux phalanges ont pour base un petit os qui chez l’homme fait partie de la paume de la main. Laissons le pouce.

Vous voyez bien ces quatre os si longs qui partent du poignet ca comme des rayons et occupent la majeure partie de l’aile. L’un est marqué me. En leur adjoignant l’os analogue, mais beaucoup plus court, du pouce, ils représentent la rangée de cinq os dont se compose la paume de notre main. Par delà viennent les doigts, avec leurs phalanges ph. En somme, sauf de très légères différences, l’aile de la chauve-souris reproduit pièce par pièce la charpente du bras de l’homme.

Jules. — Oui, tout s’y trouve, tout jusqu’aux petits os du poignet et des doigts. Est-il possible qu’une misérable chauve-souris ait si fidèlement pris modèle sur nous ! L’affreuse hôte copie nos bras pour se faire des ailes.

Paul. — Il ne faut pas que votre amour-propre souffre de cette étroite ressemblance, que vous retrouveriez à des degrés divers chez une foule d’autres animaux, surtout chez les mam-