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II

LA VOLIÈRE



Si l’on recherche dans les auteurs quelques renseignements sur les mœurs du Scarabée sacré en particulier, et sur les rouleurs de pilules de bouse en général, on trouve que la science en est encore aujourd’hui à quelques-uns des préjugés ayant cours du temps des Pharaons. La pilule cahotée à travers champs, contient, dit-on, un œuf ; c’est un berceau où la future larve doit trouver à la fois le vivre et le couvert. Les parents la roulent sur le sol accidenté pour la façonner plus ronde ; et quand par les chocs, les cahotements, les chutes le long des pentes, elle est convenablement élaborée, ils l’enfouissent et l’abandonnent aux soins de la grande couveuse, la terre.

Ces brutalités de la première éducation m’ont toujours paru peu probables. Comment un œuf de Scarabée, chose si délicate, si impressionnable sous sa tendre enveloppe, résisterait-il aux commotions du berceau roulant ? Il y a dans le germe une étincelle de vie que le moindre attouchement, un rien, peut dissiper ; et les parents s’avisent de le cahoter des heures et des