ment preuve évidente que la vie n’a pas complètement abandonné ce corps inerte. Ce mouvement des antennes n’est pas rare non plus chez les Charançons blessés par le Cerceris.
L’inoculation de l’ammoniaque arrête toujours sur le champ les mouvements des Scarabées, des Charançons et des Buprestes ; mais on ne parvient pas toujours à mettre l’animal dans l’état que je viens de décrire. Si la blessure est trop profonde, si la gouttelette instillée est trop forte, la victime meurt réellement, et au bout de deux ou trois jours, on n’a plus qu’un cadavre infect. Si la piqûre est trop faible, au contraire, l’animal, après un temps plus ou moins long d’un profond engourdissement, revient à lui, et recouvre au moins en partie ses mouvements. Le ravisseur lui-même peut parfois opérer maladroitement, tout comme l’homme, car j’ai pu constater cette espèce de résurrection dans une victime atteinte par le dard d’un Hyménoptère fouisseur. Le Sphex à ailes jaunes, dont l’histoire va bientôt nous occuper, entasse dans ses repaires de jeunes Grillons préalablement atteints par son stylet venimeux. J’ai retiré de l’un de ces repaires trois pauvres Grillons, dont la flaccidité extrême aurait dénoté la mort dans toute autre circonstance. Mais ici encore ce n’était qu’une mort apparente. Mis dans un flacon, ces Grillons se sont conservés en fort bon état, et toujours immobiles, pendant près de trois semaines. À la fin, deux se sont moisis, et le troisième a partiellement ressuscité, c’est-à-dire qu’il a recouvré le mouvement des antennes, des pièces de la bouche et, chose plus remarquable, des deux premières paires de pattes. Si l’habileté de l’Hyménoptère est parfois en défaut pour engourdir à jamais la victime, peut-on exiger des grossières expérimentations de l’homme une réussite constante !
Chez les Coléoptères de la seconde catégorie, c’est-à-