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Page:Fabre - Souvenirs entomologiques edition7 Serie 9.djvu/210

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SOUVENIRS ENTOMOLOGIQUES

sont, par leur blancheur et leur situation en haut lieu, des objets visibles de loin. Leur scintillement au soleil, en des passages fréquentés, attire moustiques et papillons, comme le font les lampes de nos appartements et le miroir de l’oiseleur. Qui vient voir de trop près la radieuse affaire, périt victime de sa curiosité. Rien de mieux pour duper l’étourderie des allants et des venants, mais aussi rien de plus périlleux pour la sécurité de la famille.

À ce signal, largement étalé sur la verdure, ne manqueront pas d’accourir des exploiteurs ; ils trouveront assurément la précieuse bourse, renseignés qu’ils sont par la toile ; et un ver étranger, faisant régal d’un cent d’œufs à la coque, ruinera l’établissement. Ces ennemis, je ne les connais pas, n’ayant pu disposer de matériaux suffisant au relevé des parasites. D’après des indications venues d’ailleurs, je les soupçonne.

L’Épeire fasciée, confiante dans la robusticité de son étoffe, établit son nid à la vue de tous, le suspend aux broussailles, sans précaution aucune pour le dissimuler. Mal lui en prend. De son ampoule, j’ai obtenu un Ichneumon porteur de lardoire inoculatrice, un Cryptus qui, larve, s’était nourri des œufs de l’Aranéide. À l’intérieur du barillet central, rien ne restait que les coques taries ; l’extermination des germes était complète. On connaît, du reste, d’autres Ichneumonidos adonnés à l’exploitation des nids d’Araignées ; un panier d’œufs frais est la nourriture réglementaire de leurs fils.

L’Araignée labyrinthe redoute, tout comme une autre, la venue scélérate du sondeur de sacoches ; elle la prévoit, et, pour s’en garantir du mieux possible, elle choisit une cachette hors de sa demeure, loin de la toile dénonciatrice. Se sentant les ovaires mûrs, elle démé-