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plus accessible à la mémoire, a donc cru qu’elle rempliroit son but, si elle parvenoit à frapper l’imagination par les dénominations, & à instruire par la nature & la série des images.

L’idée première qui nous a servi de base, est de consacrer, par le calendrier, le système agricole, & d’y ramener la nation, en marquant les époques & les fractions de l’année par des signes intelligibles ou visibles pris dans l’agriculture & l’économie rurale.

Plus il est présenté de stations & de points d’appui à la mémoire, plus elle opère avec facilité : en conséquence, nous avons imaginé de donner à chacun des mois de l’année un nom caractéristique, qui exprimât la température qui lui est propre, le genre de productions actuelles de la terre, & qui tout-à-la-fois fît sentir le genre de saison où il se trouve dans les quatre dont se compose l’année.

Ce dernier effet est produit par quatre désinances affectées chacune à trois mois consécutifs, & produisant quatre sons, dont chacun indique à l’oreille la saison & laquelle il est appliqué.

Nous avons cherché même à mettre à profit l’harmonie imitative de la langue dans la composition & la prosodie de ces mots & dans le mécanisme de leurs désinances ; de telle manière que les noms des mois qui composent l’automne ont un son grave & une mesure moyenne, ceux de l’hiver ont un son lourd & une mesure longue, ceux du printemps un son gai & une mesure brève, et ceux de l’été un son sonore & une mesure large.