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des images locales, sans entraîner de la confusion ; que d’ailleurs des décades n’étant que des fractions numériques, ne doivent avoir qu’une dénomination commune & numérique dans tout le cours de l’année, & qu’il suffit du nom du mois, pour donner, à chaque période de trois décades, la couleur des images & des accidens des mois qui les renferment.

Quant aux jours, nous avons observé qu’ils avoient quatre mouvemens complexes, qui devoient être empreints bien distinctement dans notre mémoire & présens à la pensée, de quatre manières différentes. Ces quatre mouvemens sont le mouvement diurne ou le passage d’un jour à l’autre ; le mouvement décadaire ou le passage d’une décade à l’autre, le mouvement mensiaire ou le passage d’un mois à l’autre ; & le mouvement annuel ou la période solaire.

Le défaut du calendrier, tel que vous l’avez décrété, est de ne signaler les jours, les décades, les mois & l’année que par une même dénomination, par les nombres ordinaux ; de sorte que le chiffre 1, qui n’offre qu’une quantité abstraite & point d’image, s’applique également à l’année, au mois, à la semaine & au jour, si bien qu’il a fallu dire, le premier jour de la première décade du premier mois de la première année ; locution abstraite, sèche, vuide d’idées, pénible par la prolixité & confuse dans l’usage civil, sur-tout après l’habitude du calendrier grégorien.

Nous avons pensé qu’à l’instar du calendrier grégorien, dont les sept jours de la semaine portent l’empreinte de l’astrologie judiciaire ( préjugé ridicule qu’il faut rejeter ), nous devions créer des noms pour chacun des jours de la décade ; nous avons pensé encore

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